Si peu de temps avant ce départ, si peu de temps à partager. Le temps court à une vitesse vertigineuse. A peine suis-je arrivée, que déjà trois mois ce sont écoulés. A peine découvert ce quotidien qu'il est devenu train train. Si peu de temps libre. Face à tout ce temps perdu, il y a ces choses que j'envisageais, ces choses que je nous promettais et puis, il y a l'écriture. J'aurais tant aimé rester debout, tenir le coup mais... il m'a prise en grippe. Ce week-end, tout ce peu de temps libre, c'est sous la couette, à combattre fiévreuse, que je l'ai passé. Conclusion : point de texte digne de ce nom.
Il n'était pas terrible celui-ci mais c'est un texte qui s'auto-excuse de n'être que lui, tout petit. Pour la semaine prochaine, nous écrirons sur "Le bruit des murs"! Et, et, et, je vais pouvoir y ramener ma petite soeur! Lui faire découvrir le café-lecture =D
PittLauraAuPaysDesMilleVolcans
o0° Dans un regard mystérieux, dans une humeur variable, un objet n'est pas précieux mais une parole inoubliable! °0o
Mercredi 4 mars 2015 à 12:13
Mercredi 4 mars 2015 à 12:08
Vendredi, après avoir été chercher mon vélo à "Un guidon dans la tête" - petit vélo violet pour les petites personnes comme moi - j'ai commencé à avoir la gorge brulante. Nez encombré depuis un moment, mais ça c'est quasiment normal. Je toussais, toussais, toussais et en rentrant à la maison, maux de tête, bouffées de chaleur alternée de sensations de froid extrême. Pharmacie, lysomucil et spray pour la gorge, pas de Prétexte, pour le seconde fois. Je me suis couchée et sont arrivées les courbatures, surtout dans le bras gauche, comme souvent. Pas rassurée même en stress face à ce soudain état d'incapacité à faire quoi que ce soit. T. m'a tout de même rejoint et a eu la gentillesse, le courage ou la folie de tout de même passer la nuit avec moi. J'avais l'impression que j'allais mourir alors sa présence m'a fait du bien. Gros bébé malade!
Le lendemain a eu la même gueule, et moi aussi! A la différence près que j'ai été me chercher un thermomètre et que j'ai pu surveiller ma température. Le thermomètre, outil de réassurance de l'hypocondriaque enrhumée. Six heures d'éveil seulement pour la journée de samedi que dimanche s'annonçait. Un peu mieux, j'ai accompagné T. à son rendez-vous de co-voit mais ce fut l'effort de la journée.
En bête fille au surmoi efficace, je suis allée travailler lundi. J'allais mieux mais mieux ne voulait pas dire que j'étais en forme. Je me suis traînée toute la journée. Hier était une meilleure journée, les maux de têtes loin derrière, les bouffées de chaleur également, ne restait que la fatigue et la toux. Mais pas de bénévoles pour le service de midi et nous avons couru dans tous les sens, ce qui m'a exténuée. Face à la reconnaissance qu'il aurait mieux fallu que je reste chez moi lundi et face à mon besoin de repos, C. a accepté de m'octroyer ma journée. Programme de la journée: farniente, lecture, larvage mais peut-être une petite expédition pour acheter du café, je suis vraiment accroc!
Lundi 2 mars 2015 à 20:41
Pourtant, - peut-être que c'est la fatigue, ou le rhume (voire la grippe) qui s'exprime - cette expérience me renforce dans l'idée selon laquelle je ne pourrais pas soutenir un tel rythme sur le long terme. Tant j'y trouve mon compte et j'ai l'occasion de vivre les choses pleinement une fois là-bas, tant je suis fatiguée durant le temps libre qu'il me reste. Et puis, un week-end c'est trop court pour arriver à déconnecter, juste suffisant pour commencer à penser à autre chose. Je me représente cette situation de doute quant à mes capacités et à mes envies comme un dilemme parce que cette activité (de travail) à de l'importance à mes yeux, presque autant que ma vie personnelle au dehors. Je ne suis pas encore totalement névrosée, même si je peux l'être transitoirement, et je suis convaincue que je ne pourrais tenir ni physiquement ni psychologiquement à des années de travail même dans ce domaine qui m'est cher. Le stress, ami de l'anxiété, est mon ennemi et la décompensation menace. La solution, un revenu de base et du bénévolat! C'est pas pour demain et puis, je me casse la tête avec ces conneries puisque de toute façon, avec un peu de (mal)chance, je ne trouverai jamais d'emploi pareil en dehors de stages pro.
N'empêche, l'Humain, même par le biais du monde associatif, est approchable sans passer par la case emploi =)
Lundi 16 février 2015 à 16:50
La part des anges
Il y avait comme une partie de moi qui ne voulait pas partir. Une partie de moi passée qui ne voulait pas se détacher, qui ne le voudrait jamais. Une partie de moi qui souffrait encore de ne pas être autre, de ne pas être tout. Ce qui restait d'elle se débattait pour rester à l'intérieur, cognait dans ma tête à grands cri de terreur. J'ai bien tenté de la retenir mais plus le monde m'apparaissait, plus elle m'échappait. Découverte la frustration et vécue la perte, elle fut comme frappée en plein visage par l'horreur. Dépassée par cette réalité : elle s'est envolée, évaporée... A présent, où se trouve le lien entre elle et moi ? Elle a disparu et il m'arrive encore de la pleurer, d'espérer son retour et de m'accroupir pour retrouver le monde tel qu'il était, avant. A genou, en voyant le monde grand, peut-être qu'on pourrait redevenir enfant ?
L'ours bipolaire
Plus grand qu'il ne paraît, il est trapu. Ses muscles puissants et leur épaisse couverture de graisse font de lui une force de la nature. Adapté à son environnement, il supporte les températures négatives les plus extrêmes. Durant l'hiver, qu'il passe invariablement dans sa toundra natale, il est possible de l'apercevoir se traîner dans une infinie lenteur. Ce n'est pas qu'il peine à avancer mais plutôt qu'il sait que dormir debout lui permettra de survivre jusqu'à l'arrivée du printemps. Sa vie de solitaire, à l'écart de toute civilisation, et ses nuits, avec pour seul abri les parois de sa caverne, lui conviennent ; pour rien au monde il n'en changerait.
Une soirée arrosée de lapin grillée au coin du feu suffit à titiller son euphorie. Tel un enfant excité, sautant d'un pied à l'autre, il s'exécute à la danse du guerrier victorieux. Ses pensées fusent, il est haut dans le ciel, il vole, dans une harmonie surfaite. Mais cette joie de vivre s'éteint trop souvent avec la nuit. Quand vient le matin, et que lui parviennent les bourdonnements des villes lointaines, il se souvient. L'appel de la civilisation, à l'instar de l'hiver, le ralentisse dans le moindre de ses gestes. Il en délaisse le lapin grillé, nauséeux, et se cloître dans une humeur de mort. Bientôt, la chasse à l'ours reprendra et il se cachera.
Les gens du village l'appelle l'ours bipolaire, à tord qu'il vous dirait. Il est communément admis qu'il s'agit de l'un des derniers de son espèce parce que – qu'on se le dise – une vie d'oisiveté ne mène à rien. Qu'elle place reste-t-il dans ce monde pour ceux qui marchent à côté, qui se refusent à prendre le train du progrès ? Les agents du pouvoir, les garants de la morale, font bien leur travail. Ils traquent sans relâche les égarés, ceux qui vivent de travers.
Lundi 26 janvier 2015 à 16:23
Ayant fait le deuil de l'infini, il reste au petit d'homme l'éternité. S'il ne peut être tout à la fois, le temps lui permettra sans doute de tout vivre pas à pas : de planter de nouveaux arbres, d'apprendre les unes après les autres toutes les langues de la terre. Peut-être que le temps lui permettra de partir à la découverte du monde et de le penser, de le regarder au travers du prisme des milles et une cultures qui le composent. Mais le temps est un menteur-compteur, à peine laisse-t-il émerger la conscience qu'il révèle l'inconcevable. Avec la brutalité du bûcheron, il assène à grands coups de « tic tac » la réalité à l'innocence jusqu'alors inaltérée. Limité tu seras, dans tes choix, dans tes actes et à travers moi ! Telle est la sentence du temps.
Interdit d'infini, banni de l'éternité, le petit d'homme devenant grand tourne le dos au temps. Ne pouvant s'en désunir, il tente de l'oublier, cultive l'indifférence. Si le temps l'a trahi, il trouvera auprès des siens quelques alliés, l'instant d'une vie. Mais le temps est un menteur-compteur, doublé d'un voleur. Il finit toujours par récolter ce qu'il a semé.
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