PittLauraAuPaysDesMilleVolcans

o0° Dans un regard mystérieux, dans une humeur variable, un objet n'est pas précieux mais une parole inoubliable! °0o

Dimanche 21 juin 2015 à 0:13

http://pittlauraaupaysdesmillevolcans.cowblog.fr/images/IMG20150620133858-copie-1.jpgJe ne compte pas les jours mais ils diminuent, bientôt le troisième "dernier jour (où)". Dans une semaine et deux jours, je quitterai mon appartement. Ce soir, tout se bouscule dans ma tête, mes envies, mes besoins, mes craintes... Une déchirure, je me sens brisée entre ce que je veux et ce qu'on attend de moi, entre mes besoins et les leurs, dans la crainte de blesser, de faire souffrir et à la fois dans celle d'avoir à en souffrir si ce n'est pas le cas. Si j'étais capable de ne vivre que pour moi, je resterais là. Mais voilà, je ne sais pas faire ça. Tant mieux ou tant pis. Pourtant, là, je sais que ce dont j'ai besoin moi, c'est de rester là. Cette impression de me trouver au bon endroit persiste. Des endroits, il y en a plein d'autres, plein de lieux où je pourrais sans doute me sentir au bon endroit mais pour l'instant, cet endroit c'est ici. Et je m'aprête à le quitter... mais pourquoi? Pour qui? Pour qui, c'est facile. Pourquoi? Parce que cette réalité sociale et ses contraintes que je vomis. Pour quoi? Ah! LA question. Pour un retour à la normal, non. Pour une nouvelle moi dans un environnement connu, oui. Mais c'est la que la crainte pointe le bout de son nez. Privée de lui, privée de toutes ces personnes qui me font du bien, me donnent force et courage, je vais me sentir seule. La solitude, la tristesse et la nostalgie. Sur ce point, je me connais, est-ce que j'ai changé?

Samedi 7 mars 2015 à 14:35

Petite sortie matinale en quête d'une pompe à vélo. Sur le retour, je croise B. et F. à la terrasse d'un café. On se salue, se fait la bise: on est à l'extérieur, dans un autre cadre souligne B. Ils m'invitent tous deux à prendre un café, ils m'offrent le café. J'essaie d'abord de trouver une excuse, j'ai à faire, les courses pour l'arrivée de ma petite soeur. Ils insistent, j'accepte. Aucune raison de refuser si ce n'est l'envie de profiter seule de ce week-end, mais l'envie n'est pas si forte et je suis du genre à apprécier la compagnie. Je m'assieds, B. m'offre un café, on discute. "On est pas juste la pour demander, on peut donner aussi, c'est ça le partager". Il a trouvé un logement seul et en est heureux, il n'aime pas demander. S., il l'aime beaucoup mais il ne veut rien lui demander. En plus, la seule fois qu'il a demandé deux paires de chaussettes, on lui a répondu "non". Il fait des compliments à F., plein de sincérité, reflétant des sentiments que je ressens également à l'égard de cette homme que je connais peu: "on lui donnerait le bon dieu sans confession". F. parle peu, il écoute, il observe, il sourit, de sa présence bienveillante et apaisante. C'est important de faire des compliments, de rappeler à l'autre qu'il n'est pas juste "pauvre", "à la rue", le gratifier et souligner qu'il est quelqu'un. B. ne pourrait pas travailler à l'accueil de jour, arborer un sourire face à la misère, essayer de détendre les gens, de les faire se sentir bien. Ce n'est pas drôle la misère. Et la Belgique! Il l'a connaît bien, pour y avir vécu cinq ans: Charleroi, Tournai, Ath et les marchés! F. évoque l'idée de se mettre en route, je fais de même et les quitte en les remerciant. Ils me souhaitent un bon week-end et de passer de bons moments avec ma soeur.

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Le cadre, la structure, ils ont leur raison, ils sont légitimes mais ils sont lourds, pesants. On aura beau rester humain, se dégager des marges de manoeuvre que cet environnement institutionnel restera artificiel. Il ne répond pas au besoin immense d'amour de l'autre et d'affection. Et quand il tente de le faire, il vient se mêler à la charité. Il y a cette lutte, des deux côtés du comptoir, pour rester égaux. Ne pas traiter l'autre comme un sous-citoyen malgré soi - parce que les stéréotypes, les préjugés, ils sont là quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense - et ne pas se sentir rabaissé en demandant, ne pas encore dans la casse, ne pas coller à l'étiquette, rester soi, rester un Humain. B. il le perçoit et il en parle de tout ça et puis, il fait ses choix en toute conscience.

Cette rencontre fortuite, elle m'a fait du bien, elle m'a remis les idées en place. Il y a ce que je voudrais bien, à titre personnel, faire, donner, et il y a ce que la structure m'autorise à donner. Il y a mes marges de manoeuvres et mes retraits stratégiques au-derrière du cadre mais, avant tout, il y a l'impératif de rester Moi, de rester Humaine et philanthrope. Ajouter à tout cela le soucis d'équité, la conscience de ne pas être en capacité d'atténuer la souffrance, d'apaiser, d'être pansement pour chacun et la "pratique psy". C'est juste du jonglage, du bricolage à tant d'inconnue. C'est juste la vie.

Samedi 3 janvier 2015 à 23:10

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Plus d'une semaine d'absence, aucun post, plus de nouvelles... mais je suis toujours là! Plus d'une semaine sans parce que j'ai eu ma première visite, un petit bout de Bruxelles invité à CF.

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P. est venue passer les quelques jours qui entourent le nouvel an aux pays des volcans. Arrivée tardive lundi, à peine le temps de papoter que déjà il fallait se coucher. Même si le stage n'a pas été mis en suspend pour autant, nous avons eu nos petites après-midi - faut dire que P. est une aventurière; munie de sa carte et de sa témérité, elle est venue me chercher à la sortie de l'accueil de jour - et toute la journée du premier pour nous voir, partager et nous balader.





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Le réveillon, nous l'avons passé à trois, avec T. Au menu, zakouskis/chips, tsukune terriyaki/riz/carotte et petits gâteaux aux chocolats en dessert. Après une bonne heure de skype avec nos amis restés au pays, nous avons joué. J'ai d'ailleurs du subir une coalition motivée par de la mauvaise perdantrie de mes chers amis!




Couché tard mais levé presque raisonnable pour notre dernier jour. Petit resto, (re)découverte de la ville et goûter à deux.

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Trois jours, c'est pas très long quand même!


Lundi 22 décembre 2014 à 18:15

Accepter ou refuser?

Aujourd'hhttp://pittlauraaupaysdesmillevolcans.cowblog.fr/images/echarpepetitprince-copie-1.jpgui, alors que je discutais avec deux personnes accueillies, une troisième personne (C.) est venue me trouver. Il s'agit d'un habitué de l'accueil de jour, très sympathique et un rien taquin. Il y a quelques jours, en passant à côté de moi, il m'a attrapée pour un petit pas de danse. Rien de bien méchant mais il m'a également à deux ou trois reprises demandé "quand est-ce qu'on ira se boire un café?". Cette personne donc, pendant que je discutais, est venue m'apporter une écharpe, la sienne. J'avais froid dans la matinée et il souhaitait me l'offrir pour que ce ne soit plus le cas. J'ai décliné gentiment et évoquant le fait que c'est lui qui aurait froid du coup mais il m'a montré celle qu'il avait au cou en insistant pour que je la prenne. Je l'ai prise et m'en suis retournée à ma conversation. Plus tard, une fois sortie de la discussion j'étais mal à l'aise. Accepter l'écharpe sans méta-communiquer autour de ce cadeau pourrait entretenir une certaine ambiguïté. Décidée à aller parler à C., j'en ai discuté avec mes collègues parce que dire non, refuser, rompre quelque chose dans le lien, ce n'est pas inné chez moi. Et finalement, j'ai été le voir. Je n'avais sans doute pas l'air bien assurée mais j'ai été honnête et franche. Je lui ai expliqué qu'accepter ce cadeau personnel (en soulignant le côté personnel) me mettait mal à l'aise parce que, d'une part, il créait une ambiguïté et que, d'une autre, à l'accueil de jour je me devais de garder une certaine distance dite "professionnelle" et que je n'étais pas encore certaine, pas encore décidée, de ce que serait ma distance ainsi que mes limites personnelles professionnelles. J'ai également insisté sur le fait que ce n'était absolument pas contre lui ni contre son geste (qui soit dit en passant me touchait) mais vraiment dans le soucis de trouver comment je me positionnais dans la relation en tant qu'être humain et travailleuse sociale à la fois. Je pense qu'il l'a compris. Il avait l'air un peu tristounet et a gardé une certaine distance pendant un moment après cette discussion mais j'ai tout de même eu droit à quelques sourires par la suite.

Je déteste avoir à dire ce genre de choses. En essayant de me projeter, de me mettre à sa place, j'imagine être renvoyée à certaines différences. Ces différences justement que le collectif et ses travailleurs sociaux tentent de ne pas mettre en exergue, voire même de gommer. Ce n'est pas moi de dire à l'autre "je ne peux pas accepter ton cadeau parce que je suis de l'autre côté du comptoir". Il va me falloir trouver, au plus vite, une manière qui me permette de gérer ce genre de situation en me sentant à l'aise.

Malheureusement, c'est après lui avoir parlé que j'ai discuté avec S. qui, de part sa manière à elle de gérer ce genre de situation, m'a fait comprendre qu'il était possible d'accepter un cadeau - et ainsi de reconnaître l'importance que ça représente pour l'autre (don contre don) - tout en replaçant le contexte dans lequel on l'accepte, en recadrant le contexte relationnel.

J'en ai déjà fait du chemin socialement parlant (moi avec et face aux autres) mais il y a encore pas mal de level up à faire!

Amis psychologues sociaux, médiateurs en formation, écrivains accomplis, amis tout court, parents, fratrie si vous me lisez... comment auriez-vous géré cela?

(A T.: non, c'est pas un "lachez vos com's" déguisé! Hu)

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