PittLauraAuPaysDesMilleVolcans

o0° Dans un regard mystérieux, dans une humeur variable, un objet n'est pas précieux mais une parole inoubliable! °0o

Jeudi 26 mars 2015 à 18:21

Les choses se passent... Plutôt facilement, parfois bien et parfois moins bien, certaines posent question, d'autres non, et les ateliers de cuisine se multiplient. Cette semaine, à la demande des accueillis de cuisiner du salé, on a fait des zakouskis! Etrangement - ou pas - ils ne connaissent pas ce mot en France, ils parlent plutôt de "feuilletés apéritifs", hu!
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Oh! Mais j'ai failli ne pas en parler, j'en ai presque honte! La télé est venue à l'accueil de jour pour faire un petit reportage sur notre atelier d'écriture animé par Eloïse - dont j'ai parlé d'un article précédent en intégrant le lien vers le blog mais pour les distraits, je le remets: "La rue au quotidien". L'accueil de jour est estampillée du label "vu à la télé". Pour le coup, ce n'est pas un grand mal puisque le reportage est pas mal et fidèle à l'esprit de l'atelier.

Raaaah! M'énerfe, fouttu Cowblog qui ne permet pas d'incruster les vidéo de FranceTélévision ni d'en uploader une directement de son ordinateur sans passer par Dailymotion -_-. Du coup, je vous mets le lien vers un article du blog dans lequel a pu être intégrée la vidéo du reportage (qui n'est pas longue, hein, juste 3 petites minutes).

Samedi 7 mars 2015 à 14:35

Petite sortie matinale en quête d'une pompe à vélo. Sur le retour, je croise B. et F. à la terrasse d'un café. On se salue, se fait la bise: on est à l'extérieur, dans un autre cadre souligne B. Ils m'invitent tous deux à prendre un café, ils m'offrent le café. J'essaie d'abord de trouver une excuse, j'ai à faire, les courses pour l'arrivée de ma petite soeur. Ils insistent, j'accepte. Aucune raison de refuser si ce n'est l'envie de profiter seule de ce week-end, mais l'envie n'est pas si forte et je suis du genre à apprécier la compagnie. Je m'assieds, B. m'offre un café, on discute. "On est pas juste la pour demander, on peut donner aussi, c'est ça le partager". Il a trouvé un logement seul et en est heureux, il n'aime pas demander. S., il l'aime beaucoup mais il ne veut rien lui demander. En plus, la seule fois qu'il a demandé deux paires de chaussettes, on lui a répondu "non". Il fait des compliments à F., plein de sincérité, reflétant des sentiments que je ressens également à l'égard de cette homme que je connais peu: "on lui donnerait le bon dieu sans confession". F. parle peu, il écoute, il observe, il sourit, de sa présence bienveillante et apaisante. C'est important de faire des compliments, de rappeler à l'autre qu'il n'est pas juste "pauvre", "à la rue", le gratifier et souligner qu'il est quelqu'un. B. ne pourrait pas travailler à l'accueil de jour, arborer un sourire face à la misère, essayer de détendre les gens, de les faire se sentir bien. Ce n'est pas drôle la misère. Et la Belgique! Il l'a connaît bien, pour y avir vécu cinq ans: Charleroi, Tournai, Ath et les marchés! F. évoque l'idée de se mettre en route, je fais de même et les quitte en les remerciant. Ils me souhaitent un bon week-end et de passer de bons moments avec ma soeur.

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Le cadre, la structure, ils ont leur raison, ils sont légitimes mais ils sont lourds, pesants. On aura beau rester humain, se dégager des marges de manoeuvre que cet environnement institutionnel restera artificiel. Il ne répond pas au besoin immense d'amour de l'autre et d'affection. Et quand il tente de le faire, il vient se mêler à la charité. Il y a cette lutte, des deux côtés du comptoir, pour rester égaux. Ne pas traiter l'autre comme un sous-citoyen malgré soi - parce que les stéréotypes, les préjugés, ils sont là quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense - et ne pas se sentir rabaissé en demandant, ne pas encore dans la casse, ne pas coller à l'étiquette, rester soi, rester un Humain. B. il le perçoit et il en parle de tout ça et puis, il fait ses choix en toute conscience.

Cette rencontre fortuite, elle m'a fait du bien, elle m'a remis les idées en place. Il y a ce que je voudrais bien, à titre personnel, faire, donner, et il y a ce que la structure m'autorise à donner. Il y a mes marges de manoeuvres et mes retraits stratégiques au-derrière du cadre mais, avant tout, il y a l'impératif de rester Moi, de rester Humaine et philanthrope. Ajouter à tout cela le soucis d'équité, la conscience de ne pas être en capacité d'atténuer la souffrance, d'apaiser, d'être pansement pour chacun et la "pratique psy". C'est juste du jonglage, du bricolage à tant d'inconnue. C'est juste la vie.

Dimanche 11 janvier 2015 à 0:20

Brouillon de mon texte pour lundi...

…regarder la vie qui passe. Une vieille dame, grisonnante, montant péniblement dans le tramway. C’est que personne ne viendrait l’aider. Ni recroquevillée sur elle-même, ni en appui sur un semblant de troisième jambe, elle n’en a sans doute pas besoin. C’est ce qu’ils doivent se dire. Ou alors, ils n’en pensent rien, ils ne l’ont simplement pas remarquée.

Que j’aimerais ne pas me faire remarquer, devenir invisible, me fondre dans le bitume. Surtout, ne me regardez pas, je n’existe pas…

Une heure déjà, et je reste là, à regarder la vie qui va. Les parents, tantôt trainant par la main un gamin pleurnichard, tantôt gueulant après un autre trop dégourdi. Ils sont sérieux, ils savent ce qu’il faut. De cette longue journée qui s’annonce, ils accomplissent la première tâche : conduire les gamins à l’école.

Lorsque se vide le tram de sa foule de parents, enfants et adolescents, les places qu’ils abandonnent se voient conquises par un entassement tout autre. Moins dynamique, plus usé, moins dense, c’est l’heure de la parade des vieux. Habituellement, quand ils débarquent, je trace mon chemin mais ce matin, je reste là. Malgré l’hiver, il ne fait pas froid. Pour une fois, le banc ne menace pas de me transformer en statue de glace, alors j’en profite. Du moins, tant qu’aucun visage connu ne vient à me surprendre.

Surtout, ne me regardez pas. Surtout, ne me reconnaissez pas. Ce n’est pas moi, juste un fantôme en qui vous pensez avoir reconnu mes traits mais ce n’est pas moi.

De l’autre côté du rail, un groupe de jeunes s’est installé. Ils parlent fort, cherchent à se faire remarquer, eux. Je n’aime pas ça. Si je les regarde, ils vont m’interpeller, ça ne ratera pas. Ne pas les regarder ? Oui, mais si je ne les regarde pas alors qu’ils gesticulent comme des singes en quête d’un public, ils comprendront que j’essaie de faire profil bas. Et merde ! Ils ont brisé la trêve.

Que j’aimerais ne pas réclamer ces moments de trêve qui ne font que rompre du vide.

Soit ! En mouvement, dans la multitude fourmillante, il est plus facile de passer inaperçu. En tout cas, si on adopte le pas décidé de celui ou celle qui marche dans le but de se rendre quelque part. Chacun sa direction, presque tous la même raison. Au lieu de marcher sans but, j’embrasse le nécessaire, celui qui me déplaît. Rejoindre ces autres, qui comme moi, doivent se faire d’un repas, d’un petit coin de chaleur, toute une quête. Mais l’analogie s’arrête là parce que j’ai tout de même un toit, même si ce n’est pas le mien.


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Vendredi 26 décembre 2014 à 21:00

Puisque j'en ai enfin terminé la lecture, je peux vous le présenter.
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La Rue au Quotidien
Il s'agit du blog créé et tenu par Eloïse (journaliste) en partenariat avec le Collectif.
Chaque mardi après-midi, Eloïse se rend à l'accueil de jour et propose à ses habitués (et moins habitués) de lui livrer des témoignages de leur quotidien, qu'ils dorment en rue, se retrouvent ballotés d'un hébergement d'urgence à l'autre ou qu'ils aient un toit au-dessus de leur lit.
Ce mardi, j'ai eu l'occasion de lire le journal de Véronique dans son carnet mais également d'assister à une discussion, entre les blogueurs, non blogueurs et Eloïse au sujet du squatt ayant ouvert récemment.

Les témoignages qu'offre le blog sont précieux parce que, d'après ce que j'ai pu voir, ils sont très peu modifiés avant d'être publiés en ligne, ils sont spontanés, ils sont vrais... A l'instar des écrits de Patrick Declerck, ils sont une fenêtre ouverte sur un quotidien (en pratique) que nous ne connaissons souvent pas.

Je vous invite tous à cliquer et à dévorer ce blog!
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