PittLauraAuPaysDesMilleVolcans

o0° Dans un regard mystérieux, dans une humeur variable, un objet n'est pas précieux mais une parole inoubliable! °0o

Mardi 9 juin 2015 à 21:35

Moi, j'aurais tant à vous dire... Mais les mots restent coincer au bout de mes doigts. Je pleure, c'est qu'il y a quelque chose à exprimer, une déchirure à cautériser. Elle est vive mais la résignation raisonnable la contient. Je vous quitte, et voilà. En Auvergne, je ne venais chercher rien de particulier, juste une occasion de m'essayer à vivre ailleurs, autrement, près de toi mais j'y ai fait plein de rencontres. Ce n'est pas que j'y sois heureuse, rien est parfait, et moi encore moins. Fidèle à moi-même, malgré un regain de confiance et un rétrécissement du champ de mes peurs. Ici, j'ai vu que je pouvais vivre près de toi sans que nos différences ne me gênent, j'ai appris que je pouvais me faire confiance et qu'il est bien plus facile de dire et de faire qu'on ne se l'imagine. J'ai découvert une simplicité toute conne que j'aimerais atteindre. Un rapport à l'autre simple mais bienveillant. Ici, je pense que je me suis trouvée au moins une amie ou deux, même s'il en est une qui parle d'adoption. Et puis, je vous ai tous croisés, quelques minutes, une heure ou chaque jour. C'est un tout, la possibilité de faire quelque chose qui a du sens mais de le faire avec humilité. C'est un espace où il est possible de ne pas se voir comme opposés mais de partager. C'est une limite floue que je ne suis toujours pas capable de dompter mais c'est une limite pleine de surprises. Et cet ici, il est plus lent, plus petite, plus à ma taille. Il est calme mais il est vivant.

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Un moment de faiblesse, je me laisse envahir par la pré-occupation du lendemain de ce séjour. Il n'est pas encore fini. Demain, ce sera juste le premier dernier jour d'une petite liste, c'est comme ça, tant pis. Demain, ce sera une bonne journée parce que je ne me laisserai pas accablée par la tristesse. Demain, je vivrai!

Jeudi 26 mars 2015 à 18:30

Un projet d'écriture, un roman à plusieurs mains! C'est tentant, tellement, mais ça fait peur, tellement. Le sujet de fond me plaît, je pourrais en discuter des heures et nous en avons déjà souvent débattu avec T. mais de là à narrer une histoire construite autour d'un tel "débat", je ne sais pas. J'ai répondu à la proposition de manière spontanée et transparente, en partageant mes craintes pour conclure par accepter de m'y essayer. Parce que j'en ai envie. S'il ne m'a pas oubliée, T. devrait (re)commencer à me coacher avec ses propres petits ateliers d'écriture ce week-end, pour m'aider à apprendre à décrire des scènes, construire un personnage, créer des dialogues!

Samedi 7 mars 2015 à 14:35

Petite sortie matinale en quête d'une pompe à vélo. Sur le retour, je croise B. et F. à la terrasse d'un café. On se salue, se fait la bise: on est à l'extérieur, dans un autre cadre souligne B. Ils m'invitent tous deux à prendre un café, ils m'offrent le café. J'essaie d'abord de trouver une excuse, j'ai à faire, les courses pour l'arrivée de ma petite soeur. Ils insistent, j'accepte. Aucune raison de refuser si ce n'est l'envie de profiter seule de ce week-end, mais l'envie n'est pas si forte et je suis du genre à apprécier la compagnie. Je m'assieds, B. m'offre un café, on discute. "On est pas juste la pour demander, on peut donner aussi, c'est ça le partager". Il a trouvé un logement seul et en est heureux, il n'aime pas demander. S., il l'aime beaucoup mais il ne veut rien lui demander. En plus, la seule fois qu'il a demandé deux paires de chaussettes, on lui a répondu "non". Il fait des compliments à F., plein de sincérité, reflétant des sentiments que je ressens également à l'égard de cette homme que je connais peu: "on lui donnerait le bon dieu sans confession". F. parle peu, il écoute, il observe, il sourit, de sa présence bienveillante et apaisante. C'est important de faire des compliments, de rappeler à l'autre qu'il n'est pas juste "pauvre", "à la rue", le gratifier et souligner qu'il est quelqu'un. B. ne pourrait pas travailler à l'accueil de jour, arborer un sourire face à la misère, essayer de détendre les gens, de les faire se sentir bien. Ce n'est pas drôle la misère. Et la Belgique! Il l'a connaît bien, pour y avir vécu cinq ans: Charleroi, Tournai, Ath et les marchés! F. évoque l'idée de se mettre en route, je fais de même et les quitte en les remerciant. Ils me souhaitent un bon week-end et de passer de bons moments avec ma soeur.

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Le cadre, la structure, ils ont leur raison, ils sont légitimes mais ils sont lourds, pesants. On aura beau rester humain, se dégager des marges de manoeuvre que cet environnement institutionnel restera artificiel. Il ne répond pas au besoin immense d'amour de l'autre et d'affection. Et quand il tente de le faire, il vient se mêler à la charité. Il y a cette lutte, des deux côtés du comptoir, pour rester égaux. Ne pas traiter l'autre comme un sous-citoyen malgré soi - parce que les stéréotypes, les préjugés, ils sont là quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense - et ne pas se sentir rabaissé en demandant, ne pas encore dans la casse, ne pas coller à l'étiquette, rester soi, rester un Humain. B. il le perçoit et il en parle de tout ça et puis, il fait ses choix en toute conscience.

Cette rencontre fortuite, elle m'a fait du bien, elle m'a remis les idées en place. Il y a ce que je voudrais bien, à titre personnel, faire, donner, et il y a ce que la structure m'autorise à donner. Il y a mes marges de manoeuvres et mes retraits stratégiques au-derrière du cadre mais, avant tout, il y a l'impératif de rester Moi, de rester Humaine et philanthrope. Ajouter à tout cela le soucis d'équité, la conscience de ne pas être en capacité d'atténuer la souffrance, d'apaiser, d'être pansement pour chacun et la "pratique psy". C'est juste du jonglage, du bricolage à tant d'inconnue. C'est juste la vie.

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