Moi, j'aurais tant à vous dire... Mais les mots restent coincer au bout de mes doigts. Je pleure, c'est qu'il y a quelque chose à exprimer, une déchirure à cautériser. Elle est vive mais la résignation raisonnable la contient. Je vous quitte, et voilà. En Auvergne, je ne venais chercher rien de particulier, juste une occasion de m'essayer à vivre ailleurs, autrement, près de toi mais j'y ai fait plein de rencontres. Ce n'est pas que j'y sois heureuse, rien est parfait, et moi encore moins. Fidèle à moi-même, malgré un regain de confiance et un rétrécissement du champ de mes peurs. Ici, j'ai vu que je pouvais vivre près de toi sans que nos différences ne me gênent, j'ai appris que je pouvais me faire confiance et qu'il est bien plus facile de dire et de faire qu'on ne se l'imagine. J'ai découvert une simplicité toute conne que j'aimerais atteindre. Un rapport à l'autre simple mais bienveillant. Ici, je pense que je me suis trouvée au moins une amie ou deux, même s'il en est une qui parle d'adoption. Et puis, je vous ai tous croisés, quelques minutes, une heure ou chaque jour. C'est un tout, la possibilité de faire quelque chose qui a du sens mais de le faire avec humilité. C'est un espace où il est possible de ne pas se voir comme opposés mais de partager. C'est une limite floue que je ne suis toujours pas capable de dompter mais c'est une limite pleine de surprises. Et cet ici, il est plus lent, plus petite, plus à ma taille. Il est calme mais il est vivant.
Un moment de faiblesse, je me laisse envahir par la pré-occupation du lendemain de ce séjour. Il n'est pas encore fini. Demain, ce sera juste le premier dernier jour d'une petite liste, c'est comme ça, tant pis. Demain, ce sera une bonne journée parce que je ne me laisserai pas accablée par la tristesse. Demain, je vivrai!