Vincent, il n'aime pas le gris. Et ce qu'il aime encore moins que le gris, ce sont ces quartiers sans âmes, ces rues sans cesse arpentées de fantômes endormis dans leur routine. Vincent, il n'aime pas les gens. Il n'aime pas grand chose d'ailleurs. Ce monde qui part en couille, il ne l'intéresse pas alors il a décidé qu'il n'irait pas se faire mal pour faire face au monde. Pourtant dans sa bulle d'aversions, il y a une chose qui le tient debout, une chose qu'il aime faire et pour laquelle il est doué. Vincent, il dessine, il peint, il graphe. Dans un esprit de contradiction, dans sa philosophie d'emmerdeur, mais sans la moindre volonté de contestation, il colore les murs gris de la ville. Vincent, aphone, fait parler les murs.
Sur ton corps
Du vide innommable à l'aliénation qui enserre.
Dans ces moments vertigineux, où les pensées ne peuvent se détacher de la crainte que ne se dissipe trop tôt la lumière.
Dans ces instants de doute, où l'estime chancelante menace d'effondrement l'existence-même.
Et dans la structure, qui contient, qui étreint, mais qui petit à petit t'éteint.
Quand, surchargé, ton esprit ne sait plus que faire de toutes ses pensées, c'est sur ton corps qu'elles viennent s'imprimer. Lui, il tente de s'activer pour fuir le danger. C'est un corps qui surchauffe, un cœur qui s'emballe et une respiration qui s’étouffe dans la paralysie de l'action.