PittLauraAuPaysDesMilleVolcans

o0° Dans un regard mystérieux, dans une humeur variable, un objet n'est pas précieux mais une parole inoubliable! °0o

Jeudi 26 mars 2015 à 18:30

Un projet d'écriture, un roman à plusieurs mains! C'est tentant, tellement, mais ça fait peur, tellement. Le sujet de fond me plaît, je pourrais en discuter des heures et nous en avons déjà souvent débattu avec T. mais de là à narrer une histoire construite autour d'un tel "débat", je ne sais pas. J'ai répondu à la proposition de manière spontanée et transparente, en partageant mes craintes pour conclure par accepter de m'y essayer. Parce que j'en ai envie. S'il ne m'a pas oubliée, T. devrait (re)commencer à me coacher avec ses propres petits ateliers d'écriture ce week-end, pour m'aider à apprendre à décrire des scènes, construire un personnage, créer des dialogues!

Samedi 7 mars 2015 à 14:35

Petite sortie matinale en quête d'une pompe à vélo. Sur le retour, je croise B. et F. à la terrasse d'un café. On se salue, se fait la bise: on est à l'extérieur, dans un autre cadre souligne B. Ils m'invitent tous deux à prendre un café, ils m'offrent le café. J'essaie d'abord de trouver une excuse, j'ai à faire, les courses pour l'arrivée de ma petite soeur. Ils insistent, j'accepte. Aucune raison de refuser si ce n'est l'envie de profiter seule de ce week-end, mais l'envie n'est pas si forte et je suis du genre à apprécier la compagnie. Je m'assieds, B. m'offre un café, on discute. "On est pas juste la pour demander, on peut donner aussi, c'est ça le partager". Il a trouvé un logement seul et en est heureux, il n'aime pas demander. S., il l'aime beaucoup mais il ne veut rien lui demander. En plus, la seule fois qu'il a demandé deux paires de chaussettes, on lui a répondu "non". Il fait des compliments à F., plein de sincérité, reflétant des sentiments que je ressens également à l'égard de cette homme que je connais peu: "on lui donnerait le bon dieu sans confession". F. parle peu, il écoute, il observe, il sourit, de sa présence bienveillante et apaisante. C'est important de faire des compliments, de rappeler à l'autre qu'il n'est pas juste "pauvre", "à la rue", le gratifier et souligner qu'il est quelqu'un. B. ne pourrait pas travailler à l'accueil de jour, arborer un sourire face à la misère, essayer de détendre les gens, de les faire se sentir bien. Ce n'est pas drôle la misère. Et la Belgique! Il l'a connaît bien, pour y avir vécu cinq ans: Charleroi, Tournai, Ath et les marchés! F. évoque l'idée de se mettre en route, je fais de même et les quitte en les remerciant. Ils me souhaitent un bon week-end et de passer de bons moments avec ma soeur.

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Le cadre, la structure, ils ont leur raison, ils sont légitimes mais ils sont lourds, pesants. On aura beau rester humain, se dégager des marges de manoeuvre que cet environnement institutionnel restera artificiel. Il ne répond pas au besoin immense d'amour de l'autre et d'affection. Et quand il tente de le faire, il vient se mêler à la charité. Il y a cette lutte, des deux côtés du comptoir, pour rester égaux. Ne pas traiter l'autre comme un sous-citoyen malgré soi - parce que les stéréotypes, les préjugés, ils sont là quoi qu'on en dise, quoi qu'on en pense - et ne pas se sentir rabaissé en demandant, ne pas encore dans la casse, ne pas coller à l'étiquette, rester soi, rester un Humain. B. il le perçoit et il en parle de tout ça et puis, il fait ses choix en toute conscience.

Cette rencontre fortuite, elle m'a fait du bien, elle m'a remis les idées en place. Il y a ce que je voudrais bien, à titre personnel, faire, donner, et il y a ce que la structure m'autorise à donner. Il y a mes marges de manoeuvres et mes retraits stratégiques au-derrière du cadre mais, avant tout, il y a l'impératif de rester Moi, de rester Humaine et philanthrope. Ajouter à tout cela le soucis d'équité, la conscience de ne pas être en capacité d'atténuer la souffrance, d'apaiser, d'être pansement pour chacun et la "pratique psy". C'est juste du jonglage, du bricolage à tant d'inconnue. C'est juste la vie.

Samedi 24 janvier 2015 à 10:31

En écoutant Jean-Louis, ce matin, j'ai une pensée pour R. et pour toute cette solitude. Pour ces émotions qui bousillent tout sur leur passage. De la colère qui mobilise à l'impuissance qui paralyse, pour finir par s'enfermer dans un univers de regrets et de culpabilité. Mon empathie vibre, une sorte de fibre maternante se met à trembler, un fantasme, celui de devenir le "sauveur"! Mais je ne serai ce sauveur, ni pour lui, ni pour personne. Il n'y a pas de sauveur.

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"Je regarde mon ombre, elle ne me ressemble pas, elle est plus grande que moi tiendra-t-elle dans ma tombe? En attendant ce jour, qui s'ra peut-être une nuit, j'voudrais un peu l'amour d'une femme jolie, qui oublierait mon âge et serait amoureuse, enfin même de passage que je rendrai heureuse. Je voudrais de son corps parcourir les silences, ne faire en m'approchant pas plus de bruit qu'une ombre, qu'elle m'ouvre ses bras et accepte la danse d'un sourire éclairant son visage trop sombre. Vois-tu j'ai mal aimé, tu vois j'ai mal au corps et j'en ai mal encore tellement j'ai mal aimé [...]
Je me sens tellement seul que j'en ai le vertige, je sais je suis pas le seul mais toi au moins tu piges. De cette solitude, j'ai fait mon ordinaire, pour prendre l'habitude j'ai laissé le temps faire. Vois-tu mon vieux Jean-louis, là-haut la lune est pleine, je sens bien que moi aussi mais j'ai tellement de peine. Boire ça réchauffe le coeur même si ça nique le foie, pour sortir de la torpeur que veux-tu je bois!'

Puisque la vidéo ne veut pas s'insérer, c'est par ici!

Dimanche 11 janvier 2015 à 0:13

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L'attentat de mercredi me semble avoir eu l'effet d'un séisme ici en France. Petit traverseuse d'encéphale, juste comme ça: c'est marrant (ou pas), quand un événement de cet ampleur se produit, on se souvient presque toujours avec beaucoup de précision de la manière dont on l'a appris. - Dans la rue y a un gars qui cherche "Mariiiiiiiiiiie-Chriiiiiiistiiiiiiiiiine", si vous la croisez faites-moi signe, ça lui permettra peut-être de la fermer
http://pittlauraaupaysdesmillevolcans.cowblog.fr/images/IMG20150107182458.jpg=D. - Donc, mercredi, Charlie Hebdo. La réaction de ma collègue et coordinatrice a été assez fulgurante; aucun propos que je ne partagerais pas mais c'était réactif. Le lendemain, jour de ma première réunion de réseau, le coeur n'y était pas en ce qui la concerne. Si je comprends parfaitement ses ressentis, je n'ai pas été touchée de cette manière, sans doute en partie parce que je n'étais pas familière de ce magasine et des ses dessinateurs. C'est la symbolique de l'annihilement du coeur-même d'un journal satirique qui m'a heurtée et franchement pas rassurée.

Au soir, nous avons été au rassemblement place de Jaude. Là encore, la réactivité et surtout la vitesse avec laquelle un tel rassemblement s'est organisé m'ont surprise. Spécificité française?

Enfin bon, même si ce drame occulte tout le reste de l'information en ce moment, il s'est passé d'autres choses cette semaine. Et pour ma part, de bonnes! En ce qui concerne l'accueil de jour, S. m'a emmenée http://pittlauraaupaysdesmillevolcans.cowblog.fr/images/product9782070342976195x320.jpgmardi en accompagnement de C. pour la visite d'un CHRS (centre d'hébergement et de réinsertion sociale). Non seulement, j'ai pu participer à un accompagnement hors des murs mais j'ai aussi eu l'occasion de découvrir un CHRS ainsi que de rencontrer K. et A., tous deux travailleurs sociaux dans ce CHRS. Après la visite des pièces communes, j'ai d'ailleurs eu l'occasion de discuter avec K. qui m'a raconté l'idée, la création et le fonctionnement de "L'appart à Papa" (sur lequel je ferai un article prochainement parce que c'est un projet qui pourrait intéresser mes compagnons de l'espace-rencontre!). C'était très intéressant.

Sinon, la seconde découverte de la semaine était une réunion de "réseau". Même si les différents partenaires sociaux semblent mieux coordonnés qu'à Bruxelles, la situation est loin d'être parfaite ici aussi. La communication fait un peu défaut et les politiques se foutent bien que des êtres humains dorment à la rue (Patrick Declerck, je pense à toi!).


Juste encore deux petites photos pour illustrer la réaction de l'état et de la population...

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